Préambule

Entre l'art documentaire et sa documentation, se creuse un grand fossé ayant entravé l'histoire de la critique de l'art, où s'avère un dérèglement entre l'accomplissement artistique sous toutes ses qualifications compétitives, et le texte critique défini par des questions de moyens et de quantités qui se limitent aux espaces ombreux, individuels et espacés. Ce fossé n'a pas abouti à un phénomène à même de s'enraciner en tant que discours critique s'élevant auprès de la pensée contemporaine et de ses ramifications, ou auprès des thèmes artistiques qui ne sont autre que substance de la critique. Malgré la disponibilité d'expériences notoires dans le mouvement artistique, la critique des arts plastiques demeure en captivité de traditions dont certaines sont l'héritage de la littérature, des expériences et des tendances critiques avenantes, qui, ne s'étant pas renouvelées, ne pouvaient autrement pas rivaliser avec le discours critique contemporain, qui tire naturellement son volume de la taille de l'œuvre d'art. Le discours critique est donc resté sous l'emprise de l'impression, de l'émotion ou de la perspective journalistique qui opte pour la production écrite linguistique aux dépens de l'analyse scientifique critique cadrée par une méthodologie du discours critique, cruciale, en tout cas, à la critique contemporaine des œuvres d’art, et qui nécessite, par ailleurs, un exposé scientifique professionnel des deux parties prenantes à l'équation de la production artistique.

  1. La première partie

    les mécanismes de production du texte artistique contemporain et ses institutions techniques, conceptuelles et délibérantes.
  2. La deuxième partie

    les mécanismes de lecture, d'analyse et de catégorisation du texte artistique selon des données épistémologiques contemporaines.

Des circonstances objectives ont contribué à cette approche en dehors de la zone de formation, auprès de composantes distinctes et originales, toutefois dotées d’individualisme et d’effets divergents. Ainsi, leur influence ne pourrait-elle être estimée en fonction de l'évaluation, l’orientation, la lecture et le développement des arts. Parmi les plus importantes de ces manifestations, se descerne la lecture des données contemporaines de l’art et à sa transformation en exercice pour exposer les termes censés répondre aux besoins des lecteurs, au lieu de se concentrer sur l’éclaircissement des éléments contemporains de l’œuvre, à partir d'éléments conceptuels plutôt que journalistiques. Considérées comme des fondements de l’œuvre contemporaine, la présence et l'absence de déclarations, de publicité et de présentation communicative se sont révélées. Malgré sa remarquable efficacité, cette œuvre a subi un flot torrentiel de marginalisation critique qui lui a coûté son éclat ainsi que la présence culturelle qu’on lui aurait souhaitée. De ce même fait, la documentation qui est à la base de tout mouvement culturel, est devenue l'un des accessoires considérablement négligés, provoquant ainsi la perte de nombreux détails documentaires et critiques qui auraient pu, à leur tour contribuer au renforcement de la trajectoire et de l'image de l’œuvre artistique, éléments dorénavant perdus dans l’Histoire de l’art, dont la disparition des œuvres traçant les expériences individuelles et collectives des artistes. Ce phénomène fait partie des exigences les plus importantes de la construction d’une base culturelle critique de l’art en tant que mouvement, et de l'artiste en tant qu'expérience individuelle émergente, dignes de leur propre reconnaissance culturelle. Notre tentative d’apport aux efforts fournis dans l’établissement de l’Histoire de l’Art émane à partir de ce raisonnement, et ce, à travers l’expérience assidue d’un artiste appliqué, consciencieux et persévérant dans ses contributions en expériences, expositions et participations successives au fil des ans. Au cours de son parcours, il a tenu, par principe, à frapper à la porte de ses destinataires, des artistes et des critiques. Émanant de sa déclaration rationnelle sur le Shubbarialisme, et ouvrant la porte à un mouvement conceptuel documenté, l’artiste en question s’attarde énormément sur le non-dit à travers lequel il révèle sa vision contemporaine, laissant avenir une œuvre comblée de concepts, de sorte que nous soit visible sa contribution passée et actuelle, distincte dans l’éclaircissement du lieu consacré à la peinture contemporaine. C’est ainsi que cet ouvrage culturel prend forme.

Le Shubbarialisme
Une lecture de l’expérience de Mahmood Shubbar
Par Salam Jabbar